Fin décembre dernier, le Président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) tenait une conférence de presse pour présenter les conjonctures du secteur, et notamment de la rénovation, pour 2019 et 2020. Et si le bilan de la FFB fait bien état de la reprise connue par le secteur depuis 3 ans, notamment en matière de rénovation énergétique des immeubles collectifs, il est également mitigé quant à l’avenir, notamment en raison du rabotage, par le gouvernement, d’un certain nombre de mesures qui soutenaient le secteur. Zoom sur le marché de la rénovation en 2019.
L’exclusion des fenêtres du champ du CITE
L’une des premières ombres au tableau dressé par la Fédération Française du Bâtiment est évidemment l’exclusion, depuis mi-2018, des fenêtres du champ d’application du Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique (CITE). En septembre dernier, lors de la présentation du Projet de Loi de Finance pour 2019, les entreprises du bâtiment et de la rénovation ont en effet pu apprendre que le CITE était bel et bien prorogé d’1 an, mais dans sa mouture de 2018, c’est-à-dire excluant les ouvrants de son champ d’application. Désormais, donc, lors de travaux de rénovation énergétique, les particuliers ne pourront plus bénéficier du crédit d’impôts sur l’achat de portes, fenêtres et volets roulants installés par des professionnels labellisés RGE. C’est un sérieux coup dur, que ce soit pour les entreprises proposant des prestations globales de rénovation énergétique que pour les entreprises spécialisées dans la menuiserie ou les volets roulants.
L’éco-PTZ en renfort de la rénovation énergétique
A contrario, l’éco-PTZ, ce prêt à taux zéro destiné à soutenir les travaux de rénovation énergétique, est non seulement maintenu mais « renforcé », selon les termes du Ministère de l’Economie et des Finances. Ainsi :
- Il est prorogé de 3 ans, jusqu’en 2021 ;
- Il est étendu à tous les logements de plus de 2 ans ;
- L’obligation de bouquets de travaux est supprimée (ce qui constituait un frein sérieux à son attribution) ;
- Il intègre désormais l’isolation de planchers bas ;
- Le cumul entre un premier éco-PTZ et un éco-PTZ complémentaire est désormais possible ;
- La suppression du seuil de 75% des quote-part afférentes à des lots affectés à l’usage d’habitation ainsi que la possibilité de « cumul entre un premier éco-PTZ attribué à un syndicat de copropriétaires et un éco-PTZ complémentaire attribué soit à ce même syndicat de copropriétaires soit à un copropriétaire » devrait faciliter la mise en œuvre de travaux de rénovation énergétique des immeubles collectifs.
Les taux de TVA maintenus
Enfin, les taux réduits de TVA pour les travaux de rénovation sont maintenus à leurs niveaux actuels, c’est-à-dire 5,5% pour la rénovation énergétique et 10% pour les autres travaux.
En définitive, donc, il apparaît évident qu’une fois de plus, dans la rénovation, ce sont les travaux d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments qui soutient le secteur. A cette différence près cependant qu’en 2019, ce devraient être les immeubles collectifs (logements sociaux et copropriétés privées) qui devraient porter l’activité, plus que les maisons individuelles.
Aurélien Desert, Franchise Batiment Rénovation ©